mercredi 4 mai 2016

Moralité



                  Plus rien 

                              d’autre à faire 

                                        que marcher. 



                                                



http://www.petit-fichier.fr/2016/07/04/le-livre-des-miracles-de-sainte-foy/


jeudi 21 janvier 2016

La Dordogne en toutes lettres

Si d’aventure un pillard voulait faire une morsure
Au pays aquitain, nous tiendrons sûrement la clé
Pour fermer le portillon et mettre ce vaurien
Hors du Périgord, terre élue de Dieu !
 

Édouard Ier, Roi d’Angleterre (1239 † 1307)




La Dore prend sa source au sommet du Massif Central. Un peu plus bas, elle conflue avec la Dogne et elles deviennent ensemble la Dordogne. Mais les linguistes assurent que contrairement aux apparences, son nom vient du celtique Dur Onna, qui a donné, au fil du temps, Doronia, Dorononia, Dornonia, Dordonia… 

La Dordogne arrose entre autres la Bourboule, Labessette, Madic et quitte l’Auvergne à Chalvignac. En Corrèze où elle conflue avec la rivière du même nom, elle longe Bord-les-Orgues et Argentat. Elle traverse le Lot, et passé Souillac, elle pénètre les calcaires tendres du territoire qui prit son nom à la Révolution.

Le Périgord est un charmant pays. La Dordogne y sculpte des falaises hardiment bombées et truffées de petits coins. Elle y creuse des rapides que seuls les drakkars pouvaient remonter, au Moyen âge. C’est pour se garder de leurs attaques que la ville de Sarlat s’est prudemment construite sur le coteau. Elle a su depuis éviter d’autres saccages et demeure dans son jus. On y tourne régulièrement des films d’époque.

Aux Eyzies, on déniche sur les rives de la Dordogne des bifaces, des pointes de flèches et des perles d’os. Dans les grottes tout autour, il y a moult gibier qui sarabande sur les parois. Et quand on voit dehors la nature, on comprend pourquoi. On ne manque de rien ici. Les petites Périgourdes, elles disent que quand elles seront grandes, elles seront « femme préhistorique ».

À Limeuil la Dordogne conflue avec la Vézère qui est aussi trouble qu’elle est limpide. On peut suivre exactement la ligne de partage de leurs deux eaux sur cinquante mètres. À
droite c’est brun opaque. À gauche, on voit les poissons et les galets qui tapissent le fond. À Limeuil il y a aussi encore beaucoup d’Anglais. Il faut croire qu’ils ont du Périgord une nostalgie congénitale. Au début c’était plutôt mignon, ces ravis d’outre-Manche qui avaient tout plaqué pour vivre dans des cabanes au fond des bois... Maintenant c’est l’invasion des cadres en retraite.

À Trémolat la Dordogne fait une boucle presque parfaite. À Trémolat il n’y a rien à voir sinon la Dordogne qui tourne en rond, depuis le haut de la falaise. C’est à peine magnifique.

À Lalinde des rochers sournois émergent au « Saut de la Gratusse », du nom de la chose très féroce qui dévorait les mauvais bateleurs, autrefois. On dit que ces rochers sont l’épine dorsale de la bête. Au VIème siècle, l’Évêque Saint Front est venu en délivrer les gens d'ici. Il appelé la Gratusse hors de l’eau, et il l’a gentiment priée de se jeter dans le bûcher dressé pour elle… Moralité : soyez poli.

Passé Mouleydier, la Dordogne entame des terrains argileux où elle se calme et reflète idéalement le paysage. Elle rend la ville de Bergerac très ressemblante à sa carte postale... Il y a des accordéonistes qui se mettent à jouer « La Vie en Rose » dès qu’ils voient venir un troupeau d’Anglais en short. C’est pénible.

Puis la Dordogne va grossissant. Elle traverse des cultures industrielles de pommiers. Elle fait presque demi-tour au Fleix. À Sainte-Foy-la-Grande elle sort du Périgord et se borde de pins parasols. Là tout n’est que crimes, suicides, alcoolisme et chômage, et les gens disent entre eux qu’il se passe des choses horribles à Castillon. La Dordogne traverse Castillon où il reste tout de même une ginguette. À Libourne elle serpente une dernière fois et file vers l’Océan. Á Saint-Pardon, aux grandes marées d’
équinoxes, on y voit le mascaret…

Enfin, la Dordogne conflue avec la Garonne et dessine une bouche dont la Bretagne est le nez.

Paréidolie.





  
 




jeudi 7 janvier 2016

Bess


Quand on me l’a donnée, elle s’appelait « Guess », comme la marque de fringues de Paris Hilton. J’ai juste changé une lettre. Comme ça, elle s’appelle Bess, comme dans Breaking the Waves de Lars Von Trier. Croisée Boxer, trois ans, pucée-vaccinée, fournie avec sa panière, son doudou et un gros sac de croquettes. Elle est montée dans ma voiture direct, sans un regard pour son ex-propriétaire qui s’est mise à pleurer. On ne peut pas tout avoir. 

Bess n’a pas le mufle du boxer, mais elle en a le masque noir. Elle est de robe fauve et de poil ras luisant sur une musculature de gladiateur. Quand elle s’étonne, ses oreilles remontent sur son crâne et ça lui plisse toute la figure. On dirait un dessin animé. Elle aime les chats, les poules, et ce n’est guère réciproque. Elle aime courir après tout ce qui bouge, en fait. Quand elle veut sortir, elle se plante devant moi et me regarde fixement.
 
Je lui demande : qu’est-ce que tu veux ? Elle tressaille. 
 
Je continue : tu veux aller te balader ? Elle zouke, elle se tortille, elle me roule des yeux terribles en mordillant son moignon de queue. Qui a dit qu’il était barbare de couper la queue des chiens ? Ça met en valeur leur conversation. 
 
Une fois dehors elle démarre comme un V2. Je fais un kilomètre tout droit, elle en fait douze dans tous les sens. Souvent, en arrivant près de la forêt, il y a un chevreuil. C’est toujours le même et je crois bien qu’il fait exprès. Elle se rue à sa poursuite et disparaît. Quand le chevreuil l’a semée elle me rejoint penaude au petit lac. Je lui jette un bout de bois qu’elle va chercher et me rapporte comme une dingue : encore ! Si je ne relance pas elle se tire pour de bon. Je la laisse faire son petit tour puis je l’appelle : Bess ! Au pied ! Et je l’attends. 
 
Cinq minutes ou un quart d'heure, ça dépend...
 
Et je l’entends : tougoudoum, tougoudoum, voilà ma Dalton !
 
Elle jaillit des fougères, me fonce droit dessus et elle m’esquive juste à temps. Et elle revient vers moi, la gueule ouverte. Elle se fend la poire. Elle me fait ça à chaque fois. Et même des fois, elle se rate. Aïe ! Qu’est-ce qu’on se marre ! 
 
Quant elle s’est bien défoulée elle gratte la terre furieusement. Elle fouit. Il lui arrive de tuer une taupe, ce qui la fait bien voir des voisins. Mais là, à toujours fouir, ça fait deux fois qu’elle chope la teigne et ça commence à m’énerver. Sa grossesse nerveuse me cause déjà assez de souci. Un mois qu’elle a les mamelles rouges gonflées et j’ai la flemme d’aller chez le véto. Le soir, elle ne cesse de gémir que si je l’autorise à monter sur le canapé. Bess, fille indigne, comment oses-tu culpabiliser ta mère ? En plus, je suis toute seule, je déprime et personne ne lit mon blog. Fait chier.
 
C’est pas grave, que tu dis, on n’a qu’à partir en balade pour toute la vie ! On trouvera toujours une poubelle pour bouffer et un coin pour dormir.
 
T’as raison. C’est sans espoir. Je laisse tomber.
 
Fin de la Grande Touriste. Adieu !
 
 
…Et bien malin qui me trouvera : Charlie, c’est moi !


Photo Joanna Metz

 

lundi 16 novembre 2015

Le Cœur du Monde

"La France, ai-je dit ailleurs, est tellement le premier des peuples que tous les autres, quels qu'ils soient, doivent s'estimer honorablement partagés quand ils sont admis à manger le pain de ses chiens. Quand elle est heureuse, le reste du monde est suffisamment heureux, dût-il payer ce bonheur de la servitude et de l'extermination."

Léon Bloy



Pour retrouver la Gaule, il faut ajouter la Belgique à l'Hexagone et en retrancher l'Aquitaine. Une soixantaine de tribus celtes y vit encore, bien cachée sous d'innocents toponymes : Paris pour les Parises, Nantes pour les Namnètes, Bourges pour les Bituriges, Troyes pour les Tricasses, Poitiers pour les Pictons, Périgueux pour les Pétrocores, et cætera. Quoiqu'on en dise, ils conservent jusqu'à nos jours une certaine homogénéité ethnique. Que l'on nous permette d'en étudier ici le caractère.

D'après les auteurs antiques, les Gaulois sont vantards, ingénieux et très propres (ce sont même eux qui ont inventé le savon). Pour savoir le temps qu'il va faire, ils égorgent leurs semblables et lisent dans leurs dernières convulsions. Ils ne respectent pas les traités, s'enflamment volontiers pour qui leur semble victime d'injustice. Ils sont fougueux dans l'attaque mais ils se découragent facilement. Nous dirons qu'ils sont un peu bipolaires. Curieux de l'étranger, ils posent beaucoup de questions aux voyageurs. Dans leurs familles, le père a droit de vie et de mort sur ses enfants. 

Les Gaulois vénèrent le ciel, les montagnes, les rivières, les chevaux et les vieux chênes. Ils élèvent des autels aux croisements des routes. Des prêtres appelés druides assurent seuls la cohérence de leur territoire. Ils se réunissent une fois par an en son centre géométrique, quelque part dans la forêt des Carnutes. Sinon, les Gaulois n'ont ni roi, ni état qui les unisse. Quand Vercingétorix entreprend de les fédérer contre César, il est banni par sa propre tribu : c'est dire si l'idée nationale leur pose problème. "Terrifiant par son physique, son armement, son intelligence, son nom même", le chef arverne parvient néanmoins à tenir Rome en respect. 

Vers l'an zéro, Vercingétorix commet l'inexplicable erreur de s'enfermer dans l'oppidum d'Alésia, où il est capturé. Avec tous les honneurs qui lui sont dus, César l'amène à Rome et le fait étrangler sur l'autel de Jupiter. Les Gaulois en déduisent qu'ils sont Romains depuis toujours. Leur pays se hérisse de villes, tandis qu'ils se prosternent devant l'empereur et apprennent le latin. Mais bientôt, ils se laissent trucider par leurs maîtres en leur riant au nez. Ils fondent les statues d'or de l'Auguste pour en faire des reliquaires. Et leur latin explose en une multitude de patois. Cinq siècles plus tard, Clovis le Franc salien est leur nouveau seigneur. Il demande le baptême et troque le crapaud pour le lis à trois pétales, ce qui persuade les Gaulois qu'il sont Français, à jamais. 

L'ombilic du pays se déplace. Des Carnutes, il migre à Paray-le-Monial, puis à Rocamadour. Entre-temps, les Francs s'organisent pour ne pas disloquer le royaume dans les querelles d'héritage. Vers l'an mil, la loi salique est fixée : est Roi le fils aîné du Roi quand le Roi meurt, point barre. Mais cela ne suffit pas à faire tenir ensemble les morceaux. Un siècle plus tard, Louis VII répudie Aliénor d'Aquitaine. Vexée, celle-ci s'offre en mariage au Roi d'Angleterre et avec elle, la moitié du pays. Dans le Sud, les Gaulois se catharisent et contestent l'autorité de Louis VIII, ce qui l'oblige à sévir. Survient ensuite une nouvelle catastrophe : Jean Ier meurt à trois jours, sans laisser de fils.
Moyennant quelques sanglantes transactions, le Royaume est reconduit. Mais la trêve ne dure guère. Alors qu'il chemine à cheval dans la forêt du Mans, Charles VI est pris de folie. Il tue quatre hommes de sa garde avant d'être maîtrisé. Ses oncles prennent la régence mais ne tardent pas à s'entretuer. Il faudra cent ans de guerre et une bergère analphabète pour reconstituer la France.

La monarchie des Francs ne vaut pas cher. Les Mérovingiens sont faibles, les Carolingiens sont fainéants, les Capétiens sont fourbes. Après treize siècles de patience, les Gaulois coupent enfin la tête de Louis XVI, qui fut pourtant le plus gaulois de tous les souverains de leur Histoire. Ils proclament ingénument que Paris suffit désormais à faire la France et ce faisant, ils menacent toutes les têtes couronnées d'Europe. Il faudra des millions de morts
et un caporal corse pour maintenir à peu près intactes leurs frontières. 

Puis, pendant tout le dix-neuvième siècle, la France se cherche. À court d'argument, Napoléon III entreprend des fouilles archéologiques à Alésia. Les Gaulois découvrent que leurs ancêtres sont Gaulois. Pour marquer le coup, l'empereur commande une statue de Vercingétorix. Le colosse fait près de sept mètres. Il a des cheveux longs et une grosse moustache. Comme il est impossible de le coucher, il est convoyé debout depuis Paris jusqu'en Bourgogne. Sur son passage, les Gauloises s'agenouillent et font le signe de Croix, croyant saluer « Saint Gétorix ». Napoléon III n'en perd pas moins son trône avec l'Alsace et la Lorraine, et la France se décide enfin pour le statut de Chose Publique.

A l'orée du vingtième siècle, un curé soudainement enrichi prétend avoir trouvé un trésor. Le nouveau centre du pays enchanté se situerait dans sa paroisse, à Rennes-le-Château. Une enquête révèle qu'il prospérait sur la crédulité de ses fidèles. Malgré l'avertissement, des Gaulois se précipitent dans la petite bourgade du Roussillon et finissent en hôpital psychiatrique. Les autres, restés sains d'esprit, jurent de reprendre l'Alsace et la Lorraine et se ruent dans une guerre épouvantable dont il ressortent exténués. Hélas ! Quelques années plus tard, une deuxième guerre épouvantable les achève. Leurs patois disparaissent. Leurs familles se décomposent. Leurs campagnes se couvrent de carrefours giratoires et de centres commerciaux.

En l'an de Grâce deux mille quinze, la France est un petit pays coincé entre la Bretagne et la Belgique. Ses habitants s'accommodent tant bien que mal des inconvénients de la démocrature. À qui veut l'entendre, ils se vantent de ne pas supporter d'entendre parler de Dieu. Que Ton nom ne soit pas sanctifié, que Ton règne jamais n'arrive, telle est leur litanie secrète. Dans les enclaves royalistes, il se dit que le fils aîné d'
« Henri VII » ne peut prétendre au trône, car il est handicapé mental. Mais alors, qui est le Roi de France ? 

Toute Histoire n'est jamais qu'une devinette. Chez les Gaulois rien n'a changé. Il y a le ciel, les montagnes, les rivières, les chevaux et les vieux chênes. Donc, le jour vient après la nuit et la mort n'existe pas. 

Ainsi soit-il.
  


Mille mercis à la famille Paillard pour son accueil et sa contribution.
 

mardi 6 octobre 2015

Dernières nouvelles de Rome




Saint Père, chers amis,

La lecture de Jérémie, chapitre vingt-deux verset trois, nous donne un message tout à fait applicable à l'objectif de nos délibérations synodales sur la famille. Le prophète Jérémie y prononce des oracles à la famille royale de Juda. Il met en garde le Roi contre la ruine qui va s'abattre sur le royaume, si le Roi ne rend pas la justice. A cette époque les rois de Juda étaient Josias et Jojakim. Nous savons que les deux étaient pareillement faibles. Nabuchodonosor, Roi de Babylone, détruisit le royaume de Juda et le temple. En raison de l'échec des rois, le peuple a été poussé à l'exil et toutes sortes de souffrances en découlèrent. La justice signifie l'acceptation du règne de Dieu. La justice est la grâce de Dieu résultant de l'acceptation du règne de Dieu. Les rois de Juda ont failli à leur responsabilité, le peuple en subit les conséquences.

Les paroles du prophète sont applicables aux dirigeants de tous les temps, ainsi qu'aux peuples régis par eux. Dans de nombreux pays du monde, les gens sont privés de justice, à cause de la promotion de l'individualisme et de l'hédonisme, en vertu de préceptes laïques. La question se pose de savoir si les dirigeants de l'Église se présentent avec un rôle prophétique comme celui de Jérémie, et soutiennent le peuple par la Parole de Dieu et par le témoignage personnel.

Jérémie a dû payer le prix de son rôle prophétique. Sa vie était un symbole du message qu'il a donné. La souffrance et la ruine, il a dû les prendre sur lui. Il lui a été demandé d'accepter trois signes dans sa vie : ne pas se marier, de ne pas assister à des funérailles et de ne pas participer à des fêtes.

Ne pas prendre femme : Jérémie ne fera pas l'expérience de l'amour profond d'une jeune mariée, car la mariée, Israël, a rejeté l'amour de Dieu. Il doit être seul, comme Dieu est seul. Au temps chrétiens, le célibat devient un signe.

Ne pas entrer dans une maison où l'on est en deuil : Jérémie ne montrera pas de compassion pour les morts, parce que Dieu n'a plus de sentiment pour son peuple. Ils mourront sans regret.

Ne pas entrer dans une maison où il y a une fête : Jérémie ne participera à aucune célébration, parce qu'il n'y a rien à célébrer.

Jérémie est appelé à mener une vie horrible. Il n'est donc pas étonnant qu'il tombe dans une profonde mélancolie et se lamente amèrement. Il n'est pas facile d'être un prophète.

Les pasteurs de l'Église des temps présents sont appelés à prendre sur eux le rôle prophétique de la souffrance et de la kénose, comme Jérémie. Les paroles du Saint-Père François dans Evangelii Gaudium prennent ici tout leur sens.

« Je préfère une Église meurtrie, blessée et salie parce qu'elle a traîné dans les rues, plutôt qu'une Église malsaine à force de se renfermer et de s'accrocher à son confort. Je ne veut pas d'une Église qui ne se préoccupe que d'être au centre d'une toile d'obsessions et de procédures. Si quelque chose doit à juste titre nous déranger, nous et nos consciences, c'est le fait que tant de nos frères et sœurs vivent sans la force, la lumière et la consolation nés de l'amitié de Jésus, sans une communauté de foi pour les soutenir, sans signification ni but dans leurs vies. Mon espoir est que nous soyons mus par la crainte, moins de s'égarer que de rester enfermés dans des structures qui nous donnent un faux sentiment de sécurité, dans des règles qui nous font juges sévères, dans des habitudes qui nous rassurent, tandis qu'à notre porte les gens sont affamés et que Jésus ne cesse de nous dire : DONNEZ-LEUR QUELQUE CHOSE A MANGER. »


Homélie prononcée ce jour par le Cardinal Alencherry (Inde)
source La Santa Sede